Narrateur

Dans un récit, le terme de narrateur ou narratrice recouvre l'entité qui prend en charge, qui est responsable de la narration, c'est-à-dire l'acte de production, ou d'énonciation du récit. Dans la narratologie classique, il peut s'identifier avec un personnage (dans ce qu'on appelle traditionnellement un « récit à la première personne ») ou être extérieur à l'histoire racontée (« récit à la troisième personne ») : il est alors décrit comme une simple instance, un double fictionnel de l'auteur.
Historiquement, la notion de narrateur permet d'abord de décrire le cas des romans racontés par un personnage, à la première personne (le personnage dit « je »). Ce concept est progressivement étendu, notamment par des écrivains réalistes au XIXe siècle, qui insistent sur la nécessité de distinguer l'auteur et le narrateur, même dans le cas de récits à la troisième personne. Balzac écrit ainsi dans la préface du Lys dans la vallée: « Beaucoup de personnes se donnent encore aujourd'hui le ridicule de rendre un écrivain complice des sentiments qu'il attribue à ses personnages; et, s'il emploie le je, presque toutes sont tentées de le confondre avec le narrateur. »
Ce nouveau concept de narrateur est formalisé par la narratologie classique, et en particulier par Gérard Genette qui propose une typologie très souvent reprise dans l'enseignement secondaire et supérieur en France. Pour la narratologie classique, le concept de narrateur correspond à une création fictionnelle de l'auteur, une instance fictive, et il y a ainsi une continuité entre le narrateur-personnage et le narrateur dit « à la troisième personne », qui fondamentalement pour Genette, reste un narrateur à la première personne.
Dans la théorie du narrateur de Genette, puisque le narrateur est responsable de l'acte de production du récit, il est par conséquent responsable de tous les choix techniques impliqués: ordre des événements, choix du point de vue, etc…